
TRADITION « PAYS » : La Batay-Coc
Bien que légalement interdite, la Batay-Coc (combat de coqs) reste tolérée à La Réunion en raison de sa valeur patrimoniale (loi de 1964). Élevés, choyés et entraînés comme de véritables athlètes, ces coqs représentent un intérêt économique important pour leurs propriétaires. Si les combats peuvent être sanglants, les issues fatales restent rares, car chaque coq doit pouvoir combattre à plusieurs reprises, parfois sur plusieurs années.
Les propriétaires, souvent très attachés à leurs animaux, préfèrent interrompre un combat pour préserver leur coq, quitte à perdre leurs paris. Mais au-delà de la tradition, ce sont bien les paris qui se trouvent au cœur de ces événements. Entre les enjeux des propriétaires et les mises des spectateurs, les sommes engagées peuvent atteindre jusqu’à 400 ou 500 euros.
Le déroulement des combats
Les combats suivent des règles strictes, avec un arbitrage neutre. Les adversaires sont d’abord placés dans le « rond », à au moins un mètre l’un de l’autre. Le combat se déroule en plusieurs rounds, entrecoupés de pauses pour nettoyer, rafraîchir et masser les muscles des coqs.
La bataille s’achève de trois façons possibles :
- Victoire : un coq domine clairement l’autre.
- Abandon : l’un des coqs est trop blessé pour continuer.
- Nul : aucun vainqueur après deux heures ou si les coqs refusent le combat.
Les premières minutes du combat sont les plus spectaculaires, avec des attaques aériennes et des coups précis. Mais pour le néophyte, l’ambiance dans la salle est tout aussi captivante : les cris des parieurs, les montées de tension et l’excitation générale créent un moment unique et intense.
Règlements
Un coq est déclaré perdant dans les cas suivants :
- Il sort du « rond » trois fois en courant.
- Il refuse de combattre.
- Il n’est plus en état de continuer.
Si aucun des coqs n’a abdiqué après deux heures ou si les deux refusent la bataille, le combat est annulé par les propriétaires.
L’entraînement : une discipline rigoureuse
L’entraînement d’un coq de combat demande entre 10 et 12 mois :
- Tous les 8 jours : exercices de 10 à 15 minutes pour muscler les jambes et les ailes, avec sauts, pertes d’équilibre et stimulation manuelle pour apprendre à attaquer.
- Tous les 15 jours : petits combats d’initiation de 20 à 25 minutes.
- Combat privé : parfois, des affrontements entre coqs d’élevages différents pour peaufiner leur préparation.
Ambiance au gallodrome
Dans le gallodrome, l’ambiance est électrique. Un parfum de friture de poulet flotte dans l’air, mêlé aux cocoricos stridents. Les spectateurs, en majorité masculins, crient leurs paris :
- « 30 contre 10 sur le Rayé ! »
- « À moi le Jaune ! »
Au centre du « rond », les coqs bondissent et s’affrontent dans un tourbillon de couleurs et de mouvements, sous les regards passionnés d’une foule survoltée.
Origines de la Batay-Coc
La tradition des combats de coqs a probablement été introduite à La Réunion par les esclaves et engagés indiens, qui ont amené avec eux leurs rites et traditions. Aujourd’hui, elle demeure une pratique chargée d’histoire et d’identité créole.
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