Chapeau PARDON !

C’était le 29 janvier 1996. C’était il y a 25 ans. Quoi donc ? La fin des essais nucléaires dans l’archipel de Mururoa. Avant cela, Pardon! avait exprimé, et même imprimé, son désaccord avec… un T-shirt. Déjà. 

Souvenez-vous… Mururoa, cet archipel polynésien qui a servi de décor de rêve pour réaliser quelque 138 essais nucléaires entre 1960 et 1996. L’énorme champignon qui embrasait le ciel, vous vous rappelez ? Le tout au nom de la sécurité de notre pays et de la paix dans le monde.

C’est en 1960 en Algérie qu’a eu lieu le premier essai. Il portait le joli nom de Gerboise bleue. Un peu de poésie dans ce monde de brutes nucléaires, ça ne fait pas de mal non ? Et c’est donc trente-six ans plus tard, le 29 janvier 1996, que le nouveau Président de la République française élu quelques mois auparavant, Jacques Chirac, prenait la décision de mettre un terme à ces essais. Et ainsi clore un chapitre dont on se serait bien passé. Pas vrai Peter (Mertes, fondateur de Pardon! et anti-nucléaire avéré et affirmé) ?

Sauf qu’avant d’y mettre un terme, M. Le Président s’était offert un baroud d’honneur, histoire de bien enfoncer le champignon dans l’atmosphère, avec Xouthos, le petit dernier, tiré le 27 janvier 1996. Pour un peu on se serait cru un soir de 14 juillet au feu d’artifice. Sauf que, bah non, pas vraiment.

Coup de gueule et chapeau bas

C’est donc le 29 janvier 1996 que Jacques se retire et déclare qu’il « n’a pas été insensible à ces mouvements d’opinion ».

Peter Mertes en effet n’a pas été le seul à s’opposer et s’indigner face à ces essais nucléaires. En France et à travers le monde, la peur du nucléaire (liée au souvenir d’Hiroshima quelques décennies plus tôt) a soulevé un mouvement d’opposition internationale.

Sauf que Peter Mertes, contrairement à d’autres, c’est avec des T-shirts qu’il a pris l’habitude de s’indigner et d’imprimer son mécontentement pour le dire au monde entier. Avec un zeste d’humour, ça passe toujours mieux. Preuve en est, Jacques Chirac, en visite à La Réunion six mois plus tard, rencontre Peter avec d’autres entrepreneurs de l’île, et lui serre la main.

Ami de la provoc, ennemi de la bêtise

À défaut d’être chaleureuse, cette poignée de main aura au moins eu le mérite de reconnaître officiellement que le message était passé et arrivé à son destinataire. Et même plutôt très bien arrivé.

Il est comme ça Peter, et c’est d’ailleurs ce qui fait tout son charme. Comme il le dit lui-même, « J’aime la provocation et je déteste la bêtise. Alors régulièrement, je me fais plaisir en tournant en dérision ce qui m’agace le plus »

Et agacé, il l’était à l’époque, contre ce qu’il estimait être une bonne grosse bêtise que de sacrifier un tel morceau de paradis et exposer les populations à un risque dispensable.

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